Le château des Bois-Noirs de Robert Margerit.

10 mars 2018

Les styles d’écritures que j’affectionne :

Le château des Bois-Noirs de Robert Margerit.

J’ai découvert, il y a 5 ans « Robert Margerit ». C’est ma mère qui m’a prêté le livre. J’ai eu un coup de foudre littéraire. Le roman s'intitule : « Le château des Bois-Noirs ». J’avais vu par un pur hasard le film dans un lointain passé, mais, franchement, je ne m’en souviens vraiment pas. J’ai pu ainsi découvrir ou redécouvrir l’histoire. Ce que j’aime dans le style de Margerit, c’est la forme poétique qui s’en dégage. La première phrase du livre est légère, mouvante : « Les nuages courant au ras du sol dépassaient la voiture haletante et la balayaient de leurs franges ».Aujourd’hui, vous ne lisez plus ce type de phrase. Un autre extrait de la page 37, là c’est sur l’un de ses personnages : « Dans cette chape noire qui effaçait son corps, sous sa couronne de cheveux neigeux elle prenait une majesté plus sévère, quasi claustrale, tempérée un peu par son sourire ; mais ce charme de femme, si sensible en elle, hier, encore, aussi strictes que fussent alors sa robe et sa parure, paraissait maintenant hors d’atteinte : presque entièrement désincarnée, elle n’était plus qu’une abstraction noire et blanche, à peine vivante. » Des phrases qui vous embrasent, par la puissante poésie qui s'y reflète. Margerit vous happe par la profondeur des sentiments qu'il décrit avec une telle maîtrise, et une psychologie noire si réelle, qu'elle met en scène les doutes viscéraux chez ses héros. On voyage à travers un visuel pictural, d'une nature endormie, de sa pâleur hivernale. Le passé historique des lieux campagnards est relaté avec passion, et la splendeur des descriptions architecturales ne fait que confirmer le talent précis, maîtrisé de l'auteur. On vit dans les personnages, on pénètre dans leur peau, leur âme déchirée, et l'on parcourt les lieux étranges, obscurs du château avec envoûtement. Un dernier extrait page 193 pour finir cette brève et pauvre analyse de style : « Comme si le temps eût voulu s’assortir à cette atmosphère, un ciel bas, lourd de neige que le froid empêchait de tomber, pesait sur les toits, sur les arbres décharnés, obscurcissant encore la maison. Un faux jour, crépusculaire dès l’aube avortée, régnait dans les pièces où il fallait laisser allumer l’électricité épuisée par ces abus ». Le château des Bois-Noirs ne sera pas le seul, roman que je lirais de Margerit. Cet écrivain fait déjà partie de ceux qui me font rêver, espérer atteindre une telle maîtrise de style aussi raffiné que prestigieux, mais en ai-je les capacités ? Pourtant Margerit n'était pas destiné à devenir un romancier, les liens ci-dessous vous l'expliquent.